Mobile WAR, compte-rendu de la conférence

Mobile WAR, compte-rendu de la conférence (le 12 juin 2012)

C'est la troisième conférence que j'ai le plaisir d'animer cette année, et une fois n'est pas coutume, en tandem avec Olivier Rocques. La conférence a été organisée par Chambé-carnet, que je remercie au passage pour leur travail d'organisation.

C'est un sujet assez vaste que nous avons abordé, à savoir le web mobile. Que ce soit le responsive web design, les sites mobiles dédiés, les applications web, les applications natives, ce monde est une jungle parfois touffue. D'où le titre appelé humoristiquement Mobile WAR (guerre en anglais).

Le but de la conférence était surtout de démêler tous ces sujets, de poser déjà les définitions de bases (en tuant quelques buzzwords au passage), et surtout de voir vers quoi s'orienter selon des cas pratiques très concrets :

  • le site vitrine facile à adapter via médiaqueries,
  • le site avec beaucoup de contenus, parfois plus délicat à adapter,
  • le service en ligne avec une partie institutionnelle et le service proprement dit, dans ce cas, avec un site mobile dédié,
  • le "vieux site tout pourri",
  • les applications avec des besoins différents ou plus spécifiques : les jeux, les services nécessitant l'accès aux spécificités du mobile, les applis purement web, etc.

Quelques points clés à retenir :

Je l'ai déjà dit, je persiste et signe : « responsiver » un site sera d'autant plus simple que votre structure HTML sera légère et de qualité (idem pour les CSS). Certains participants se sont étonnés quand j'ai indiqué dans certains cas être capable d'adapter certains sites en 2 à 3 heures de temps, tests compris, mais c'est bien parce que j'ai la totale maîtrise de ma structure HTML, et accessoirement parce que la CSS de base est bien construite (enfin, pas trop mal). Plus votre travail de base est de haute qualité, plus vous vous étonnerez de la facilité d'adaptation de ce dernier via médiaqueries.

Évidemment, certains sites demanderont plus d'efforts, il ne faut pas me faire dire tout et n'importe quoi non plus !

L'inverse côté qualité est également valable : plus vos CMS imposeront une structure non-sensique à vos intégrateurs, plus ces derniers peineront à sortir des intégrations de qualité, et encore plus à concevoir des sites responsive.

HTML5, Javascript et CSS permettent de créer des applications cross devices, et surtout basées sur des standards ouverts. Les applications natives gardent l'avantage d'un hardware mieux maîtrisé et mieux exploité, toutefois, elles ont l'inconvénient… d'être des boîtes fermées et cloisonnées. Je suis toujours sidéré de voir que quand on parle d'application, c'est uniquement « application native » qui est sous-entendu. À croire que les intranets, extranets, webmails et autres ont attendu HTML5 pour exister !

Quand je pense qu'une de mes premières réalisations majeures en matière de site internet était l'intranet de ma précédente boîte, et que ce dernier tourne encore, entre autres grâce à des standards ouverts et libres, je souris : cette application était faite principalement avec des pages XHTML, CSS, PHP, et un peu de Javascript. Je l'avais testé sur un mobile, et ça fonctionnait ! Et nul doute qu'il fonctionne encore.

Je le dis et le répète : même si l'association application web mobile = système full Javascript peut être vraie, ne limitons pas les applications web mobile uniquement à cela, ce serait très dommageable !

Côté autres solutions, HTML5 propose des systèmes très simples pour la géolocalisation, la détection du mode non-connecté (cache manifest) et le stockage d'informations coté client, localstorage et session storage, pour ne pas les citer.

Une question revient très souvent : comment je fais connaître mon application web/native ? Là, j'aurais tendance à dire que si elle répond à un besoin et si elle est bien conçue… la moitié du chemin est déjà faite, le marketing s'occupera du reste.

Ces exemples et possibilités étant posés, le débat s'est ouvert sur les problématiques nouvelles à traiter, de nouveaux questionnements :

  • Quid des nouveaux écrans à forte densité de pixels et de la contradiction entre images de meilleure qualité (donc plus lourdes) et nécessité de performances web (donc des images plus légères) ?
  • Quel modèle pour financer des sites mobiles… dont on a enlevé la publicité ?
  • Y a-t-il une masse critique pour le public potentiel d'une future application pour s'assurer d'une bonne diffusion ?
  • Sera-t-il possible un jour de détecter la bande passante d'un internaute très simplement, ce qui ouvrirait des possibilités de site encore plus responsive ?

À titre personnel, j'ai répété et/ou fait la promo de quelques sites/concepts qui me tiennent à cœur :

  • Openweb, il y a encore des personnes qui ne le connaissent pas,
  • Opquast, même remarque que ci-dessus, c'est un scandale !
  • Le travail de qualité assure un bon bout de chemin vers les sites mobiles (et pas seulement).
  • Les performances web sont indissociables des sites en responsive.
  • Ne pas limiter le web mobile aux applications natives, et encore moins le limiter à un navigateur.

J'espère avoir éveillé la curiosité en mentionnant même très très brièvement d'autres aspects :

  • Boot to gecko et l'idée d'un store et plus largement d'un modèle autre que les Apple stores et consorts. J'ai la conviction que plus que jamais, le web a besoin de navigateurs et d'acteurs dont le but premier n'est pas de faire de l'argent,
  • penser et voir plus loin que « ce qui se fait » : le web a tout à gagner d'expérimentations, d'essais, même s'ils sont à contre-courant, infructueux ou hasardeux. Se forger une vision, s'y tenir et s'en donner les moyens, c'est important.

Et plus que jamais, garder tout cela pour soi, ça n'a selon moi aucun intérêt : partageons, échangeons, faisons profiter ! Observez les personnes les plus fameuses du web, celles qui ont mon admiration sont toutes des personnes qui partagent leur savoir.

Vos réussites sont intéressantes et même vos plantages (allez savoir vers quoi ils peuvent vous mener). Posez-vous la question : pensez-vous que l'on se souviendra plus de vous si vous faites de la rétention d'informations, ou si vous les avez partagées ?

Aux décideurs : laissez vos intégrateurs ou vos développeurs tester ou tenter des trucs, même s'ils rament, ils auront appris des choses. Comment voulez-vous qu'ils prennent de l'expérience s'ils font bêtement la même chose avec en prime les mains enchainées ?

Pour conclure, de la liberté, que diable !

P.S : la présentation créée pour l'occasion est disponible en ligne : Mobile WAR : Web mobile, Applications et Responsive design.

Permalien :

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Cet article a été écrit par Nicolas Hoffmann.

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