Avez-vous remarqué qu'un nouveau jeu fait fureur chez certains développeurs web (dont moi), à savoir l'acronymite/abbréviationnite détournée aigüe ?
Je vous propose donc un petit laïus à ce sujet.
Rappelons ce à quoi sert la balise "abbr
" : son but est de donner un sens aux sigles (exemple : ANPE), aux acronymes (exemple : SIDA), et aux abréviations (exemple : Ch).
Exemple point de vue code <abbr title="Force Ouvrière">FO</abbr> donnera FO.
L'idée de base était de donner donc un sens ou tout du moins une aide pour les personnes ne connaissant pas l'abréviation/l'acronyme/le sigle utilisé (exemple : tout le monde ne sait pas ce qu'est le RATP) ou, plus rare, d'éviter un lapsus malheureux (ex : JO, JO et JO).
Comme les standards du web n'étaient pas très connus il y a quelques années, cette balise (abbr
) est restée dans l'oubli, utilisée seulement par quelques personnes ou organisations soucieuses d'être parfaitement comprises par leur lectorat, comme le W3C.
Or, on s'est aperçu récemment qu'il fallait utiliser des standards comme XHTML et CSS, et du coup, on voit fleurir des pages dans un beau code tout propre, et on met l'accent sur l'accessibilité des pages entre autres.
Cet aparté mis à part, revenons à notre balise abbr
.
D'un rôle plutôt bien encadré, elle est passée à un élément multi-fonctions dans une page web. Voici quelques exemples de ces nouvelles pratiques :
- Elle offre une aide pour l'utilisation d'une locution dans une langue ancienne (exemple : Veni Vidi Vici) ou dans une langue étrangère (exemple : Laiss ouam kifé la vibe avec mon mec).
- Elle permet de montrer le vrai sens d'une phrase.
Exemple : J'adore les logiciels tels que Frontpage, Dreamweaver ou Namo Web Editor. - Elle permet de faire passer des idées d'une manière plus discrète.
Exemple : Que pensez-vous d'IE ? Je n'aime guère ce logiciel. - Elle permet une certaine pointe d'humour léger.
Exemple désormais classique : Mais bien sûr ! - Malheureusement, elle sert à la désinformation, certains webmasters sans foi ni loi détournent des sigles connus.
Exemple : URSS. - Elle permet au lecteur de mieux comprendre la finesse subtilement nuancée du propos tenu.
Exemple : je trouve cette femme bien belle.
C'est d'ailleurs son sens premier, à savoir enrichir le texte d'informations supplémentaires. N'oublions pas que nous parlons d'accessibilité ! - Elle permet aussi de donner un sens à une onomatopée ou à un bruit.
Exemple : grmlmblmbl.... - Plus rare, elle permet de donner le point de vue du lecteur du texte.
Exemple : je vais aborder le 737ème chapitre...
Il va de soi qu'elle a d'autres utilités, mais vous ne m'en voudrez pas de ne pas toutes les énumérer ici.
Bref, d'une fonction quasi-glaciale, on s'aperçoit que cette balise somme tout assez sommaire apporte un réel plus sémantique aux documents que l'on peut trouver sur le web.
Toutefois, et comme rien n'est parfait dans ce monde, cette balise a une limitation, à savoir que l'on ne peut pas dépasser un certain nombre de caractères.
Ceci apporte un certain piment à ce nouveau sport, à savoir que l'idée doit passer de manière efficace avec un nombre de caractères limité !
Pour conclure, je dirais aux personnes adeptes de la perfection sémantique de ne pas incendier les gens atteints de cette maladie récente, l'abbréviationnite détournée aigüe, je suis sûr que ces webmasters n'avaient comme unique but de mieux se faire comprendre de leurs lecteurs !
Votre dévoué webmaster,
Nicolas
P.S : je tiens à remercier l'ANPE, FO, la RATP, IE, le W3C et toutes les autres abréviations que j'ai écorchées dans ce texte.