Peut-être connaissez-vous ce sketch assez épique des Inconnus : Les langages hermétiques. Si vous ne l’avez jamais vu, je vous conseille de le regarder de suite, vous risquez de vous prendre quelques fous rires.
Même si je suis raisonnablement informé… il m’arrive d’être complètement, totalement à côté de la plaque, à l’instar de ce Monsieur Gentil dans ce sketch. En voici trois exemple :
Quand je suis arrivé sur Twitter, je reçois des « #FF » me mentionnant. De la part d’hommes et de femmes. J’avoue avoir buggé. « #FF » veut dire Follow Friday. C’est une coutume de Twitter de recommander des gens à suivre le vendredi.
Sauf que cela, je ne le savais pas au début. L’abrévation « #FF » avait un autre sens pour moi… « Fuck Friend ». Littéralement ami à baiser, je vous laisse lire la page de Wikipédia si vous ne connaissez pas. Imaginez ma surprise. Bon, rien de grave, un quiproquo amusant qui n’a pas duré.
Autre exemple, j’ai toujours adoré le sujet de l’accessibilité. Et pleins de gens, toujours sur Twitter, parlaient et me parlaient d’« a11y ».
A-onze-y ? Ally (Mc Beal, si si j’y ai cru) ? (le colonel) Atty ? Aïïe-y ? (oui, j’ai tout envisagé, même la douleur, souvent l’accessibilité, ça pique les yeux quand on récupère certains sites)
Bref, c’est après que j’ai su que le 11 était pour indiquer que 11 lettres manquaient pour faire Accessibility. Ironique, non ? J’ai été mis en situation de handicap à propos d’accessibilité. Ceci dit, rien de dramatique non plus.
Plus récemment, il y a quelques mois, je vois passer les mots « manspreading » et de « mansplaining ». Comme je parle – à peu près – correctement anglais, je compris immédiatement le sens du premier anglicisme, soit l’habitude très peu polie – carrément mal élevée – qu’ont certains hommes à s’étaler (notamment en écartant les jambes), par exemple dans les transports en commun (où l’on peut être vite à l’étroit).
Et pour le mansplaining… coquin de sort, je dois vous expliquer mon raisonnement. J’ai cru en toute bonne foi qu’on parlait avec plaining de se plaindre (plaining/complaining ça se ressemble, en tout cas suffisamment pour mon niveau d’anglais), soit de se plaindre de quelque chose. Et j’ai cru dur comme fer pendant des mois et des mois que c’était le sens de ce mot. Le pire, c’est que cela collait avec pas mal de situations où je voyais ce mot utilisé.
Sauf que… pas du tout. Je cite Wikipédia : Le mansplaining désigne la situation où un homme (en anglais man) se croit en devoir d’expliquer (en anglais explain) à une femme quelque chose qui la concerne directement, généralement de façon paternaliste ou condescendante. Le sens est vraiment différent !
Bon, rien de dramatique non plus, dommage que je ne sois pas tombé sur la tentative de transposition en français « Mecsplication », qui pour le coup m’est bien moins ambigüe. :)
Bref, je vous passe d’autres exemples du genre, sinon ce billet pourrait être bien long.
Je pourrais essayer d’expliquer cela avec une tentative de dés-ambiguïsation des mots, d’inclusivité, etc. mais cela risque d’être trop verbeux et maladroit. Et surtout, Sébastien Desbenoit l’a verbalisé bien mieux que moi : attention, nous ne vivons pas sur la même planète (sémantique, compréhension, etc.). Lisez ce billet, cela en vaut vraiment la peine.
Si l’on peut en rire, partagez vos quiproquos et autres incompréhensions, cela ne fera de mal à personne.