La huitième édition de Paris Web s'est à peine achevée, et je prends la plume digitale – pardon numérique – pour relater l'événement.
Assurément, cette cuvée est celle du renouvellement. Nouveaux lieux, nouvelles têtes, nouveaux sujets. Dans la continuité néanmoins, car nous avons eu droit à un retour en force de l'accessibilité sur le devant de la scène, et les fondamentaux sont toujours là.
Les conférences
Le Palais Brongniart est un lieu somptueux, l'ancien temple de la bourse de Paris m'a ravi les yeux ainsi que fait bien monter le sang aux tempes, mais ça, c'est le privilège des orateurs. Je raconterai cette histoire plus tard.
À n'en pas douter, les sujets de cette année montrent l'évolution du métier : toujours plus d'enjeux, toujours moins de vérités absolues.
Je pourrais citer notamment la conférence sur « l'esthétique du Web qui rouille », qui pose si simplement des questions aux réponses beaucoup moins évidentes :
- Quid du testament numérique ?
- Quid de la survie et de la conservation de nos données à plus ou moins long terme ?
Je pourrais citer toutes les conférences que j'ai pu suivre, mais je m'en abstiendrai, car aucune ne m'a déçu.
Back to basics
En tout cas, ce retour aux sources et aux fondamentaux (de Paris Web) se voit également dans certains sujets : hautement pointus quand il s'agit d'expliquer le pourquoi du comment, et incroyablement simples dans leurs conclusions – simples, et non simplistes.
Je pense notamment à Steve Faulkner et Jean-Pierre Villain, qui, suite à des démonstrations impressionnantes tirées respectivement de leur immense savoir, arrivent à la conclusion qu'utiliser simplement les balises à bon escient permet déjà tant de choses… (enfin j'essaie de simplifier le propos !)
Si ce Back to basics peut déplaire aux avides de sujets toujours plus pointus, je pense qu'il est non seulement souhaitable, mais même nécessaire.
Je suis un éternel débutant
En tout cas, ce qui est toujours bon à Paris Web, c'est qu'une simple discussion me rappelle combien je suis débutant, même avec 10 ans de métier : en me rendant aux conférences, j'ai eu le plaisir de discuter Web Sémantique avec un expert dans le domaine, je constate que d'immenses choses sont en mouvement, et dont je ne connais qu'une mince partie.
Après, de nombreux retours d'expériences (techniques et humains) viennent enrichir et cultiver ce partage, cette générosité ambiante. Ajoutons à cela que le fait de faire les choses sérieusement sans se prendre au sérieux permet de garder cette ambiance généreuse intacte.
Sinon, je reconnais que l'effet « wouahou » se produit moins durant les conférences sur mon domaine de prédilection, à savoir l'intégration, mais dans les sujets connexes que je ne maitrise que peu. Régulièrement, quand j'hésite entre deux conférences, je me décide à aller voir celles dont le sujet m'échappe beaucoup. Je suis rarement déçu.
D'ailleurs, même les conférences sponsors de Paris Web sont de très haute volée : on échappe ici au « bonjour, avec mon sourire de 84 dents, je viens vous vendre ma solution », et c'est très bien. Mention spéciale à Opquast et Microsoft qui ont été particulièrement de haute volée, chacun dans leurs sujets.
Le paradoxe du choix
Curiosité ou simple coïncidence, un sujet légèrement décalé parlait du paradoxe du choix. Avoir trop de choix paralyse et frustre, selon Anne Lacan.
En filigrane, nous n'avons jamais autant été mis face à nos responsabilités. Nos choix impactent durablement et profondément le métier et notre environnement. Personnellement, j'y vois un nouveau pas : on ne traite plus que de la technique en soi, mais de l'approche et de la réflexion qui est derrière. C'est intéressant, car cela permet de confronter des opinions, souvent bien plus pesées que l'on ne croit.
Le choix ne devrait pas nous paralyser, bien au contraire, il devrait être un moteur : avoir le choix, c'est pouvoir.
En conclusion
Je pense que tant que Paris Web arrivera à mêler avec un bon équilibre ces enjeux, ces sujets en filigrane, ces parties obscures, et ces retour d'expériences sans négliger les débutants, la pérennité de l'événement sera assurée. C'est un fragile équilibre qui n'est pas toujours simple à trouver. Le staff a encore assuré, je le remercie encore pour tout ce travail.
Le billet de l'orateur et du co-directeur d'OpenWeb va suivre d'ici peu…