Mon année 2008 a été plutôt difficile, j'ai souffert du dos au point de ne plus arriver à marcher. Le côté vicieux de mon problème était qu'il a commencé par une petite douleur qui a progressivement augmenté, augmenté… jusqu'à un point de non-retour.
En fait, mon problème était simple : je ne souffrais pas assez. N'y voyez aucun masochisme de ma part, mais comme on dit « tant que c'est gérable, hein ! ».
J'y vois un parallèle frappant avec plein de domaines, principalement au travail mais même dans la vie. Souvent, ce qui fait qu'on évite de changer est… qu'on ne souffre pas assez. Et plus vicieux encore, on arrange souvent juste ce qu'il faut pour rester dans cette zone de « souffrance acceptable » au lieu d'aller au scalpel pour virer le pus, si j'ose dire.
Regardez, ça marche avec plein de domaines dans le Web :
- On repousse la mise en place de la qualité Web ? C'est que vous n'en avez pas suffisamment pris dans la tronche à cause de petits oublis aux grandes conséquences.
- Directement lié, on repousse la fin du travail à « l'arrache » ? Cela ne vous a pas encore suffisamment explosé à la figure.
- On peut toujours confier ça à un stagiaire ? Vous n'avez pas suffisamment souffert de rattraper des bourdes alors (ce n'est pas sa faute soit dit en passant).
- Etc. cela marche avec l'accessibilité, l'ergonomie, etc.
Cela vaut aussi pour le côté personnel, la santé, les relations. Quelques exemples :
- Vos « amis » exagèrent ? Mais puisque vous acceptez.
- Votre santé va mal ? Visiblement, picoler comme un trou ne vous fait pas assez souffrir pour que vous arrêtiez.
- Votre petit(e) ami(e) vous rend fou(folle) ? Etc.
Attention, de telles pensées peuvent emmener loin. Je ne suis pas responsable des ruptures qui pourraient avoir lieu :)
D'ailleurs, je ne parle pas de détruire, mais simplement de motiver à changer pour ne plus souffrir. Le changement, cela peut être radical, mais c'est mieux que ce soit durable et étalé sur le temps. Si vous êtes un excité, vous aurez du mal à faire croire que vous êtes devenu bouddhiste le lendemain. J'appelle cela la congruence.
Pour revenir à mon histoire au début, si je n'ai qu'un conseil – métaphorique bien sûr – à vous donner : n'attendez pas de souffrir au point de ne plus pouvoir marcher…
Mais pour « ne pas attendre de souffrir au point de ne plus pouvoir marcher », ne faut-il pas, bien souvent, faire preuve de clair voyance, de recule, souvent inhérent à l'expérience ?
#m2c