J'ai eu le plaisir d'assister à la Conférence Romande sur l'Accessibilité du Web, un événement organisé par Telono, une société de conseil en expérience utilisateur basée à Genève.
C'était le premier événement du genre en Suisse, juste à côté de chez moi donc.
Ne tournons pas autour du pot : pour une première fois, c'est une réussite !
Je le dis souvent : en matière d'accessibilité, je refuse de croire que les développeurs ou les intégrateurs comme moi s'en foutent.
Nous ne demandons qu'à bien faire. Par contre, nous faisons mal par méconnaissance, et simplement car nous ne pouvons pas toujours deviner tous les problèmes qui peuvent se poser, selon les technologies d'assistance.
Donc, je le redis encore et encore aux personnes qui surfent autrement : montrez-nous ! Expliquez-nous ! Nous sommes les handicapés, car incapables d'utiliser vos aides techniques. Pas de grandes paroles, mais du concret.
Et là, à mon humble avis, la journée remplit son rôle, partant d'une simple introduction à l'accessibilité, j'ai pu apprécier une gamme très étendue du domaine :
- les classiques préjugés du domaines,
- la navigation avec une plage braille et/ou une synthèse vocale,
- la navigation avec un agrandisseur/lecteur d'écran,
- les recommandations WCAG 2.0 et ARIA, ainsi que les nouvelles technologies,
- le côté législatif en Suisse,
- les convergences entre l'ergonomie et l'accessibilité,
- et l'intégration de l'accessibilité dans les projets.
Reste le plaisir de voir de mes oreilles, bref, de comprendre ce que peut impliquer de faire des sites accessibles.
La grosse surprise de cette journée a été de rencontrer Jean-Pierre Villain. De nombreux experts en accessibilité m'avaient confié que sa présence justifiait à elle seule le déplacement. Ils avaient raison.
Quelle énergie durant les deux présentations qu'il a animées, plein de choses apprises pour ma part, et même certaines dont je ne soupçonnais pas l'existence. En prime, le personnage ne se prend pas au sérieux une seconde, ce qui ne gâche rien.
Quelques moments forts :
- Des exemples avec ARIA utilisé à bon escient, la synthèse vocale prend le relai, et tout semble tellement simple que je me demande pourquoi cela n'a pas été fait avant !
- La synthèse vocale fait sauter aux oreilles les petits détails… qui n'en sont pas du tout. Le diable se cache dans les détails en matière d'accessibilité.
- Le débit de la synthèse vocale… est parfois impressionnant.
- Certaines démos, notamment les aides techniques sur smartphone, sont étonnantes, j'étais loin d'imaginer toutes ces possibilités.
Reste le plaisir des rencontres, Carine Rivière, Laetitia Giannettini, Victor Brito, Jean-Pierre Villain, Romain Gervois, Muriel de Dona, etc. Sans oublier les intervenants qui vous impressionnent par leur utilisation d'internet.
Un second billet devrait arriver d'ici peu, sur des enseignements techniques que je tiens à partager, facilement déployables et avec un bénéfice immédiat, que j'ai pu voir lors de cette journée.
Sache que, moi aussi, j'ai ressenti le plaisir des rencontres, surtout quand il s'agissait de voir pour la première des fois des gens dont j'ai entendu parler depuis un bon bout de temps, que je lis et que je suis sur les réseaux sociaux, comme toi.
Quant au débit des synthèses vocales, rassure-toi, il peut être réglé dans les options de configuration des lecteurs d'écran. C'est un fait que les utilisateurs aveugles et malvoyants préfèrent un débit plus rapide, pour une question d'habitude, outre qu'ils ont généralement une ouïe plus fine.