Le web, c'est cooooool, c'est tendance, c'est hype, en plus, il parait que c'est facile, on trouve ce que l'on veut sur internet quand on a un problème.
Ne riez pas, je l'ai encore entendu aujourd'hui, et je l'entends assez régulièrement, même depuis mes études il y a 8 à 10 ans déjà.
Alors, je me permets de confirmer plusieurs vérités :
- En effet, en tant que personne passionnée par son métier, je m'éclate comme un cochon dans la boue à faire des intégrations, à expérimenter des trucs, à apprendre, etc.
- Globalement, c'est un métier très nourrissant intellectuellement parlant (je découvre plein de domaines via les sites que je fais), et très prenant.
- Et effectivement, j'ai une sensation de plaisir que me confirment des événements comme Paris-web, il y a une bonne et belle énergie, il y a plein de "gens bien" dans ce domaine.
Toutefois, je constate que certains qui se lancent dans ce domaine aujourd'hui arrivent en ayant en tête que leurs maigres connaissances suffiront, que le soldat Google saura toujours les sortir d'un coup dur, qu'ils peuvent s'improviser intégrateurs/développeurs ou même graphistes/référenceurs/etc., et que le domaine est facile.
Ce mot et plus globalement cette attitude m'hérissent les cheveux que je n'ai pas sur la tête, coupe John Mc Lane oblige.
Certes, des milliers de connaissances sont disponibles, et heureusement d'ailleurs. J'avoue que la période où les articles sur les standards étaient aussi rares que les embruns océaniques sur le Mont Blanc n'était pas toujours heureuse : sans faire mon vieux con, certaines choses maintenant bien documentées étaient bien laborieuses.
Néanmoins, et même si vous faites des sites très simples – et encore, la simplicité reste à définir, mettez des contraintes de performance, d'accessibilité, de référencement, etc. – , je pense vraiment que si vous souhaitez en faire votre métier, cette attitude est à proscrire très rapidement, sous peine de sévère déconvenue.
Un exemple me vient en tête, une personne est embauchée à mes côtés, se présentant comme intégrateur et doué en matière de CSS. Il me pose à plusieurs reprises des questions, auxquelles je réponds bien volontiers, je lui conseille même d'aller consulter des sites comme Openweb, Alsacréations, Pompage ou encore la partie CSS de Mammouthland, qui sont à mon sens des références pour la personne souhaitant apprendre et progresser.
Seulement, je constate que c'est un bricoleur du dimanche n'ayant même pas les bases. Si j'excuse bien volontiers le manque de connaissance (il est impossible de tout savoir, moi le premier je ne fais pas exception), je n'excuse vraiment pas celui qui ne cherche pas à combler ce manque. Encore plus quand il est manifeste, comme dirait mon cache
.
Alors, oui, toute personne peut devenir quelqu'un de très fort dans un ou même plusieurs domaines du web, les connaissances sont là, et il y en a beaucoup à apprendre et même à (ré)inventer. Mais vous imaginez une seconde que cela peut se faire… sans effort ?
Toutes les personnes que j'estime être très compétentes dans divers domaines du web (allez sur les 4 sites cités ci-dessus, ou allez voir les personnes que je suis sur Twitter) ont passé, passent et passeront des heures, des journées, des années à apprendre et mettre en pratique des tonnes de connaissances, des savoir-faire, des compétences.
Alors oui, comme ce sont des personnes passionnées, il est difficile de voir les monstrueux efforts fournis, vu que ces passionnés ne voient pas cela comme une contrainte et n'en parlent pas en ces termes. Reste que ces compétences ne sortent pas de nulle part.
Définitivement, je pense que travailler et s'investir dans le web est possible toute personne motivée. Mais vraiment pas pour n'importe qui.
J'ai cependant fait un effort sur mon site perso (moche et mal foutu, maintenant que j'en connais un peu plus sur le sujet), mais tout ça pour dire qu'il faut pas non plus "s'inventer" des problèmes alors que ton métier, bien que passionnant, n'en demeure pas moins bien assez compliqué comme ça. Je dis pas non plus qu'il faut vivre sur ses acquis (surtout dans ce domaine) mais il faut savoir faire la "part des choses"