Ses
inventions, toujours humoristiques et farfelues, s'inscrivent dans la tradition
de révolte dadaïste. Elles visent à détruire l'idée
bourgeoise ou sacrée de «l'art pour l'art» et à
montrer que l'art est une manière de vivre, qui touche tous les domaines
de l'existence. Ainsi Dalí s'est-il risqué à se transformer
lui-même en œuvre d'art, jouant d'un visage reproduit dans tous
les journaux à la mode, et surtout de ses célébrissimes
moustaches.
Il comprend que l'art du XXe siècle ne peut exister sans publicité,
ni provocation ou pitrerie. Mais il n'en est pas entièrement dupe,
et ses écrits révèlent un indéniable talent littéraire.
Dalí s'illustre dans les genres les plus variés : mémoires
(la Vie secrète de Salvador Dalí, 1954), journal (Journal d'un
génie, 1964), études (le Mythe tragique de l'Angélus
de Millet, 1963), ou encore articles et poèmes.
C'est peut-être
d'ailleurs dans ses écrits qu'il apparaît sous son visage le
plus vrai, comme un esprit original, inventeur d'un monde fantastique et délirant,
créateur d'une mythologie personnelle proche de la folie. Il est vrai
que, selon ses propres mots, «la seule différence entre un fou
et moi, c'est que moi je ne suis pas fou !».
Géant de sept mètres de haut
Le
3 septembre, Dali fait une entrée remarquée au bal donnée
par Charles de Beistegui, à Venise : Gala et lui, accompagnés
de trois amis (dont Christian Dior, qui a réalisé les costumes)
sont déguisés en géants de sept(!) mètres de haut.
Ils éclipsent évidemment tous les autres costumes, aussi splendides
soient-ils...